mercredi 26 février 2014

La légèreté, Emmanuelle Richard


Avec La légèreté, tu te replonges dans cette période exacerbée qu'est l'adolescence. C'est ingrat. Sous la plume d'Emmanuelle Richard, c'est un premier roman qui fait preuve de finesse et d'éclat.

Légère, tu sens tout de suite qu'elle ne l'est pas. D'abord il y a ses seins, l'absence manifeste de ses seins, d'une féminité qui cherche furieusement à s'assouvir. Puis il y a les copines et leur monde, dont elle ne possède pas les codes. Enfermée dans ce corps inclassable, elle bout. 

C'est l'été, direction l'île de Ré. Entre le camping et la plage, seule ou accompagnée, face au troublant désir des garçons, elle reste sur ses gardes. Car rien ne serait plus terrible que de faire mauvais genre. Quant au garçon qui la regarde, elle ne l'a pas vu venir. C'est rien, une erreur, pas de quoi se retourner. Et c'est tout. 

La jeune fille est sauvage et mutine, elle a de l'émotion à revendre. Avec elle, tu revis ce jeu de tensions, entre la honte le désir et le dégoût. Ca secoue parfois, mais les sensations restent intactes. C'est vrai, c'est surprenant. C'est un tableau remarquable. 

La légèreté, d'Emmanuelle Richard, est publié aux Editons de l'Olivier.

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