lundi 26 août 2013

L'invention de nos vies, Karine Tuil



L'effet est immédiat. A peine tu entres dans le roman de Karine Tuil, L'invention de nos vies, que tu es pris dans un tourbillon, tu ne peux plus le lâcher. A savoir si tu le veux, il est bien trop tard pour t'en soucier.

Sam Tahar occupe désormais toute la place. Magnétique et mystérieux, il attire, on l'envie. Il incarne un rêve américain en puissance, un conte de fées. C'est trop beau pour être vrai. Mieux (pire) que ça. Sa vie est déjà un roman, il y a bien longtemps qu'il a commencé. 

Il te faut remonter au temps où Sam se faisait encore appeler Samir. Prisonnier de cette identité qui, c'est certain, le discrimine, il crée la confusion. On le prend pour un juif, c'est fâcheux, mais c'est une opportunité qu'il doit saisir. 

Bien sûr, il n'oublie pas Samuel, dont il devient le substitut éclatant, lui le juif anonyme, l'écrivain incompris. Et Nina, une sensualité à ne savoir qu'en faire, peut-être là son seul regret. Vingt ans qu'il est sans nouvelles, cela ne pouvait pas durer.

A partir de là, tout s'enclenche. Dans cette course contre la vérité (tu ne sais pas à quel point tout cela va l'éclabousser), la tension est palpable, la menace de plus en plus pesante. La trahison, elle, a tous les visages. C'est un drame qui se joue maintenant. A l'origine, une chasse au bonheur, pourtant.

L'invention de nos vies, de Karine Tuil, est publié chez Grasset.



1 commentaire: