jeudi 29 août 2013

Faber, le destructeur, Tristan Garcia



A première vue, le nouveau roman de Tristan Garcia impose un monument, une promesse. Déjà de toutes parts, il jouit d'une attention particulière. Toi qui en as lu d'autres, tu préfères en avoir le coeur net. Dépourvu de tout jugement hâtif, tu t'attaques à Faber, le destructeur.

La légende de Faber prend vie à Mornay. Dès son plus jeune âge, sa présence est telle qu'il fascine autant qu'il dérange. Il est un génie qui a le diable au corps. Aux yeux de Basile et Madeleine, c'est l'esprit de révolte qui s'incarne enfin. Il est flamboyant. Il va les sauver de leurs humiliations et de cette vie rongée par l'ennui. Il devient leur héros. A partir de cet instant, il ne doit plus leur échapper. 

Quand tu le retrouves bien des années plus tard (c'est la première fois que tu le vois), il n'est nulle part, il n'est rien. Le train pour la vie d'adulte, il l'a clairement manqué. Cette déchéance, Basile et Madeleine ne s'en satisfont pas. Ils doivent à Faber une autre fin. Il ne leur reste alors qu'à écrire son retour.

Face à un tel énergumène, forcément, tu t'interroges. Mais qui est-il, sinon la concentrations de nos illusions perdues, un exutoire de nos vies rêvées et de nos vengeances interdites ?

Faber, le destructeur, est publié chez Gallimard


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