jeudi 26 septembre 2013

180 jours, Isabelle Sorente



Un titre comme un compte à rebours, un roman qui fait l'effet d'une bombe. C'est 180 jours, d'Isabelle Sorente. Ou comment un philosophe met les pieds dans le plat pour les besoins d'un séminaire sur la condition animale et se trouve pris au piège de son propre entendement.

Ombres. Son élevage industriel. Ses couloirs, la poussière qui tournoie sous les néons, ses parcs aveugles à perte de vue. Ca chante. Ca  schlingue. Ca grouille. Et maintenant Martin, au milieu de ces 15 000 porcs qui savent se mettre au garde-à-vous. Le spectacle est saisissant. Ils le dévorent des yeux. Et ça commence à coller à la peau.

Camélia. La rencontre est décisive. Il réveille Martin, l'arme de sa violence enfouie, lui que le silence rendait déjà un peu sauvage. Désormais il est prêt à tout voir, à comprendre et surtout, à aider son ami. Car cette acuité qu'il a développé, cette vie empêtrée corps et âme, Camélia n'en peut plus. Ca lui prend aux tripes, ça lui piétine le coeur. Il peut y laisser sa peau.

180 jours, c'est peu, c'est naître (n'être) pour mourir déjà. Pour certains, c'est un long et essentiel combat. De cette expérience anxiogène et oppressante, de ce livre dense et percutant, tu en sors juste époustouflé. Avec le bon sentiment que ton regard sur le monde s'est affûté.

180 jours, d'Isabelle Sorente, est publié chez JC Lattès.




2 commentaires:

  1. ...les yeux de la truie maquillées restent graver en moi : EXCELLENT roman. mérite un prix...Comme toujours, tu écris et décris très bien. .. vite, le suivant !

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  2. ...je regardais la liste de tes choix de livres chroniqués : Ils sont juste TOUS excellents. Bravo Christophe, découvreur de talents !

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